Sorae te fait parler

Entretien avec Audrey de We are Ipsē

Audrey est la fondatrice de We are Ipsē, première marque française de cosmétique Skin positive. Dans cet entretien elle nous parle de ce qui l’a amenée à fonder sa propre entreprise, de ses rituels beauté et bien-être, du fait d’être femme et entrepreneure ou encore des mantras qui l’accompagnent pour “peau-sitiver” la vie.

Audrey, pourrais-tu nous dire, en quelques mots, qui tu es, notamment pour les personnes qui ne te connaissent pas ?

Je suis Audrey, fondatrice de We are Ipsē, une marque de cosmétique naturelle qui est la première marque française de cosmétique Skin positive. Dans le même mouvement que le Body positive qui fait l’éloge du corps sous toutes ses formes, nous on fait l’éloge de la peau, peu importe son aspect. Toutes les peaux sont belles pour nous.

Peux-tu nous en dire un peu plus sur le concept de ta marque We are Ipsē ?

Le concept de We are Ipsē, c’est de mettre en valeur tous les types de peau et d’arrêter de complexer les gens par rapport à ça. Aujourd’hui on nous montre des photos retouchées, des normes de beautés assez restrictives, on a un certain idéal de beauté et nous on ne veut plus montrer ça parce que toutes ces injonctions à la peau parfaite, ça crée des complexes. Alors que la peau n’a absolument pas à être parfaite ; la peau est un organe et il faut revenir à l’essentiel en montrant tous les types de peau sans filtre, sans retouches. Chez Ipsē on ne parle pas d’imperfections, ce mot est banni de notre vocabulaire : on parle de caractéristiques de peau. Aujourd’hui, il y a quatre types de peau qui ont chacun leurs caractéristiques. La peau grasse ne ressemble pas à la peau mixte, ni à la peau sèche ou à la peau normale. Pour nous c’est important de remettre la peau et ses besoins au cœur de la marque parce qu’on a tendance à l’oublier pour vouloir trop ressembler à de fausses images.  Les marques nous vendent aujourd’hui des produits pour nous empêcher de complexer, on n’achète plus des produits pour prendre soin de soi mais pour ressembler à quelqu’un qu’on n’est pas. D’ailleurs, Ipsē est une déclinaison latine du mot ipséitéqui veut dire ce qui fait que tu es toi et pas autre chose. On est tous uniques, on est tous We are Ipsē finalement, on remet cette unicité au cœur de la personne.

Comment a germé l’idée de créer ta propre entreprise ?

J’ai toujours voulu être entrepreneuse. Même si j’ai longtemps été salariée, j’ai toujours était à l’affut d’idée : « tiens si je faisais ça ?». En fait, l’entrepreneuriat a commencé quand je me suis mise à mon compte en 2016. Avant je travaillais dans événementiel ; j’organisais des événements pour les entreprises et avec la COVID, tout s’est arrêté : plus d’événements, plus rien et ce secteur d’activité est devenu digital. Tout se passait par Zoom et moi ça ne m’intéressait pas parce qu’il manquait le côté humain. J’ai donc tout de suite repensé mon avenir, un peu malgré moi, mais finalement même si on ne le comprend pas sur le coup, on comprend ensuite que c’était pour le mieux.

A la maison on faisait déjà depuis un moment nos lessives, nos pastilles de lave-vaisselle nous-mêmes donc une fois confinée j’ai voulu tester les savons qui m’avaient toujours un peu fait peur avec l’utilisation de la soude. Donc j’ai commencé à faire des savons, à regarder les huiles, les huiles essentielles. On a maintenant du savon pour 10 ans à la maison [rires] ! Donc au départ je voulais ouvrir une savonnerie. Il y avait ce côté créatif qui me plaisait beaucoup. Et en me penchant sur le business plan d’une savonnerie je ne concevais pas comment je pouvais à la fois fabriquer des savons, les vendre et m’occuper de tout ce que requiert une entreprise pour un savon qui allait être vendu entre 5 et 10 euros. En tout cas, je ne m’y voyais pas. Et en plus c’était vraiment en plein essor donc il fallait trouver quelque chose pour vraiment se différencier.

Mais ça m’a donné envie de creuser autour de l’idée de l’hygiène, le soin, etc., j’aimais bien l’idée de prendre soin de moi, de prendre soin des gens comme je le faisais dans l’événementiel. Donc j’ai fait deux formation l’année dernière : une sur comment créer sa marque de cosmétique naturelle et une autre en parallèle sur la formulation. Pendant mon étude de marché j’ai découvert qu’il y avait une approche très différente entre les produits pour les hommes et les produits pour les femmes. Et très naïvement je ne comprenais pas : « je me disais : une peau c’est une peau ». Pourquoi les femmes payent plus cher avec la taxe rose que les hommes ? La peau est un organe donc c’est comme si on disait : « toi tu as un foie de femme » !

En me documentant j’ai effectivement trouvé que la peau de l’homme était un peu plus épaisse mais comme la peau des personnes qui habitent en Afrique par exemple, car ça les protège du soleil. Mais les types de peau s’appliquent à tous les genres. Donc je me suis dit qu’il y avait quelque chose à faire. Et en plus, on est en ce moment beaucoup dans le gender free, gender fluid, j’avais vu que 36 % de la population était pour avoir un autre genre dans les papiers administratifs. Le mouvement était bien lancé mais chez Ipsē, on ne se limite pas uniquement aux questions de genre, on s’adresse à tous les genres, toutes les carnations, tous les types de peaux en fait.  Le mouvement skin positive est encore peu connu en France, il l’est plus dans les pays anglo-saxons qui à l’instar du body positive pour le corps révèle tous les types de peau, prône que c’est ok d’avoir de l’acné, des boutons, la peau sèche… Et c’est ce mouvement qui m’a tout de suite parlé parce que c’était ça que je cherchais ! En France, il n’y a encore aucune marque qui s’affirme sur le sujet du Skin positive. On parle de s’affirmer avec des boutons mais ça ne va pas au-delà.

Le premier sérum de We are Ipsē vient de sortir et il est composé d’ingrédients naturels, quel est ton rapport à la nature et aux plantes ?

Quand je me suis intéressée aux savons j’ai en même temps découvert les huiles. Que je ne connaissais pas en dehors de l’huile d’olive ou de tournesol pour faire la cuisine ! J’ai découvert le pouvoir des huiles donc des plantes et des arbres par extension et j’ai trouvé ça génial. Je me suis dit que la nature nous fait des cadeaux au quotidien. Les huiles sont vraiment fantastiques : elles ont des couleurs, des odeurs, des textures, des particularités : les huiles sèches, les huiles grasses qui vont plus ou moins pénétrer dans ta peau. C’est pour ça que j’ai voulu que mes premiers produits soient des huiles comme le Lemon Me que l’on vient de sortir. J’ai envie que les gens en prennent conscience et qu’ils se rendent compte que ce n’est pas parce qu’ils ont la peau mixte qu’ils ne peuvent pas utiliser d’huile. Elles ont encore un peu mauvaise réputation, à part pour ceux qui s’y connaissent un peu.

A titre perso, quand je suis vraiment stressée je sais que c’est une balade en forêt qu’il me faut pour m’apaiser, me reconnecter. Quand je fais des balades en forêt, je sens que ma respiration est plus profonde, je me sens mieux, mon cerveau est ré oxygéné.

Pareil, avec les animaux : je ne me vois pas vivre sans animaux ! On a quatre chats aujourd’hui : c’est la nature aussi, c’est du vivant. Ça change une vie je trouve d’avoir des animaux et en plus ils sentent les énergies. Quand je ne vais pas bien mes chats viennent tout de suite autour de moi.

Quelle est la boisson qui t’accompagne le plus au quotidien ?

Le matin je bois toujours un thé, après dans la journée je peux boire trois tisanes. Une le matin, une l’après-midi et une le soir ! Et mon copain aussi : tous les soirs on se fait une petite tisane avec un carré de chocolat devant une série Netflix. Le soir je prends plutôt des camomilles. J’aime tout ce qui est au gingembre : la tisane citron-gingembre plutôt le matin. Et en ce moment j’ai aussi des tisanes au CBD.

Chez Sorae nous nous intéressons au bien-être et à la manière de le mettre en place au quotidien, quels sont tes rituels à toi pour te sentir bien ?

Je manque de temps ! En fait il y a un rituel, alors ce n’est pas bon pour la planète ; je m’en excuse… C’est le vendredi soir quand je finis ma semaine, j’aime prendre un petit bain, allumer une bougie, prendre un bouquin. Mais le bain je l’amortis ! J’y reste assez longtemps.

Après, j’avais commencé à faire ça en début d’année mais j’ai un peu perdu le fil ; c’est de la méditation. Je me suis rendue compte des bienfaits de la médiation et je m’en suis tellement bien rendue compte que je n’en fait plus trop ! C’est ironique, mais j’ai du mal à trouver le moment de me poser alors que je le trouvais au début. J’ai trouvé que ça me permettait de souffler. Le soir avant d’aller te coucher si tu as le rythme cardiaque accéléré, si t’es tendu, qu’il y a plein de choses qui se passent dans ta vie, surtout en période de création d’entreprise. J’avais aussi trouvé que la méditation m’aidait à être plus créative et c’est pour ça que je me mets la pression pour m’y remettre parce que ça avait eu de vrais bénéfices.

En effet c’est parfois difficile de se dégager du temps pour soi, notamment en tant que femme entrepreneure, on a parfois du mal; qu’est-ce que tu mets en place pour y arriver ?

C’est ça c’est difficile de se prévoir ce temps, il faut vraiment réussi à se l’octroyer : c’est les 5 minutes de sommeil le matin versus la méditation, il faut faire un choix. Trois fois par semaines je fais des salutations au soleil le matin pour m’énergiser et m’étirer parce que quand on crée sa boîte on est facile 8-9-10 heures par jour devant un ordi et des fois même les week-ends. Là, au mois de février, j’ai travaillé 7 jours sur 7 non-stop pour la sortie de notre produit. Le week-end dernier j’étais contente, je n’avais pas eu un weekend de deux jours complets depuis début février, donc j’ai glandé [rires].  J’étais une bonne élève avec la méditation par exemple, mais après t’es submergée par tout ce qui t’arrive  et tu choisi priorité par priorité. Et des fois tu ne te perçois pas comme ta priorité et c’est ça qui est dommage parce que ça peut courir à ta perte aussi donc il faut vraiment faire attention. Ce que j’aime bien faire aussi c’est faire des petites balades de 15 mn, sortir, prendre l’air, écouter des podcasts comme : « C’est qui la boss ?». C’est important de trouver des moments pour s’inspirer aussi !

Si tu avais un geste beauté ou bien-être dont tu ne pourrais plus te passer ça serait lequel ?

On a un gua sha chez We are Ipsē qui a des vagues, le matin je prends le petit creux des vagues et je le mets juste au niveau du commencement des sourcils au milieu des yeux et j’appuie pendant quelques secondes, car en fait c’est un point de tension. Et ça me fait vraiment du bien. C’est mon geste détente beauté. Tu peux le faire avec les doigts aussi.

Si tu étais un mantra : ça serait quoi ?

Alors j’en ai même deux ! J’ai un mantra perso que je me dis depuis toujours : « I am a strong, independant woman » : « je suis une femme forte et indépendante » : je vais y arriver quoi ! Ca rejoint ce que me disait tout le temps ma mère quand j’avais moins confiance en moins, que je n’y arrivais pas, que je voulais baisser les bras, elle me disait : « Audrey, t’es pas plus bête qu’une autre ! ». Si elle ou lui peut y arriver, tu peux tout autant y arriver, tu as les mêmes capacités. Et ça fait partie de la résilience, de se dire si ça, ça ne marche pas : ok mais qu’est-ce que j’en tire comme leçon, je ne m’arrête pas, je continue !

Mon mantra plus tourné vers création d’entreprise c’est ce que Gandhi disait : « sois le changement que tu veux voir ». Et moi je veux voir une cosmétique plus bienveillante, voir des gens qui s’acceptent tels qu’ils sont, voir des gens qui sont moins ou plus du tout complexés. Je veux que ma marque elle n’existe plus parce qu’on en aura plus besoin en fait. Je l’applique aussi en interne avec mes équipes. J’ai eu des managers et des boss qui m’en ont fait voir de toutes les couleurs et j’essaye d’être à l’écoute, bienveillante avec mes équipes et je suis heureuse parce que l’autre jour on a travaillé sur les valeurs de We are Ipsē et d’eux-mêmes se sont les valeurs qu’ils ont fait ressortir, c’est ce qu’ils ressentent. Déjà pour moi, ça c’est un pari qui est gagné. T’as créé une boite déjà c’est fou et au sein de ton équipe tu as réussi à transmettre les valeurs que toi tu voulais vraiment mettre en avant. Pour moi l’humain c’est ce qui fait toute la différence. Donc vraiment sois le changement que tu veux voir en interne et en tant qu’entreprise. 

Merci beaucoup pour le temps que tu as accordé à Sorae, Audrey. Est-ce que toi, tu as un message à nous faire passer pour terminer notre entretien ou l’envie de partager quelque chose que nous n’aurions pas abordé ?

Peu importe le projet sur lequel vous travaillez tant qu’on y met du cœur et de la volonté ça ne peut que réussir. Quand on croit dur comme fer à son projet il faut y aller ! Pas nécessairement pour de la création d’entreprise, ça peut être pour un projet artistique, un voyage, un projet culturel… Faut se lancer ; on a rien à perdre ! Certains disent que si, lorsqu’il y a de l’argent en jeu, mais de toute façon on gagne toujours en expérience et en compétences. Faut pas voir le verre à moitié vide ; de toute façon le verre est toujours plein : il y a l’eau et l’air donc il n’est jamais vide en fait !


Pour en connaitre davantage sur l’univers de We are Ipsē et tester leur sérum peau mixte Lemon me, c’est par ici :

https://weareipse.com

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *